Laurent Feron hypnose
L’histoire de l’autohypnose débute avec les stoïciens de l’antiquité
L’histoire de l’hypnose et de l’autohypnose remonte loin dans le temps, bien avant l’antiquité grecque ou romaine. Derrière ce titre un peu provocateur se cache une remarque qui me vient souvent: si l’hypnose est l’art du language alors je ne dois pouvoir facilement la trouver dans les textes de l’humanité.
Cependant, une hypothèse me fait sourire: et si Epictète, Sénèque et Marc Aurèle étaient, sans le savoir, les pionniers de cette pratique ?
1 Épictète : la méditation matinale pour la préparation mentale
Dans les écrits d’Epictète, nous découvrons une pratique surprenante qui partage des similitudes avec l’autohypnose moderne. Son invitation à la méditation matinale et à la préparation mentale offre un écho intéressant à l’auto-suggestion et à la visualisation positive utilisées en autohypnose.
Comme il le dit dans ses « Entretiens »:
« Il est donc nécessaire de s’exercer à la méditation. Pour commencer, dès le matin, dis-toi tout de suite qu’il peut t’arriver des événements désagréables. Ensuite, rappelle-toi les bienfaits que tu as reçus de la vie : ta femme, tes enfants, tes amis, les plaisirs des sens. Pense aussi aux choses que tu as entreprises et qui ont réussi, et celles qui ont échoué, mais dont tu as tiré des leçons. Enfin, imagine-toi en train de faire face à une situation difficile et comment tu réagirais. »
Dans cette citation Epictète encourageait ses disciples à se préparer mentalement dès le matin en utilisant des techniques de méditation et d’autosuggestion et visualisation d’une réponse constructive face aux obstacles.
Ces principes se rapprochent des pratiques modernes d’autohypnose visant à influencer positivement notre état mental et à cultiver des pensées constructives dès le début de la journée.
De plus Epictète a déclaré : « La clé de la maîtrise de soi réside dans la conscience de nos pensées et de nos émotions. Si nous pouvons les observer objectivement, sans nous y attacher ni les juger, nous serons capables de les influencer et de les transformer selon notre volonté. » Au cun doute que cette phrase se retrouvera dans une histoire de l’autohypnose.
Ces paroles mettent en évidence l’importance de l’introspection et de l’attention portée à nos pensées, une pratique fondamentale également dans l’autohypnose.
2 Sénèque: la maîtrise de soi à travers la méditation et la contemplation
Sa recommandation de pratiquer la méditation et la contemplation de soi-même nous rappelle les techniques en autohypnose pour atteindre un état de sérénité intérieure.
Comme il l’écrit dans ses « Lettres à Lucilius »: « Laissons la foule s’agiter autour de nous, comme les flots de la mer. Nous, nous resterons fermes, enracinés dans notre sagesse, et rien ne pourra nous ébranler. Pour cela, il est nécessaire de s’exercer à la méditation et à la contemplation de soi-même. En examinant nos pensées et nos émotions, nous pourrons mieux les contrôler et les diriger vers des fins positives. Ainsi, nous pourrons vivre en accord avec notre nature et trouver la sérénité intérieure. »
En se concentrant sur notre sagesse intérieure et en cultivant un état de conscience élevé, nous pouvons mieux faire face aux défis de la vie.
3 Marc Aurèle : l'attention à nos pensées et émotions
Cette attitude de conscience introspective offre une analogie frappante avec l’observation de soi pratiquée en autohypnose. Comme il le dit dans ses « Pensées pour moi-même »: « Soyons attentifs à nos pensées et à nos émotions, mais sans nous y attacher ni les juger. Examinons-les avec détachement, comme un observateur impartial, et cherchons à comprendre leurs origines et leurs conséquences. En travaillant sur nous-mêmes de cette manière, nous pourrons parvenir à un état de sérénité intérieure, indépendant des vicissitudes de la vie extérieure. »
En prenant du recul et en examinant nos états mentaux de manière impartiale, nous pouvons mieux comprendre leurs causes profondes et les transformer pour atteindre une paix intérieure durable.
Conclusion
Bien que l’autohypnose en tant que discipline distincte ait émergé bien après l’Antiquité, il me semble intéressant d’explorer l’idée selon laquelle les philosophes stoïciens pourraient avoir posé les bases de cette pratique sans le savoir.
Leurs enseignements sur la maîtrise de soi, la méditation, la contemplation et l’attention aux pensées et émotions offrent des parallèles troublants avec les principes de l’autohypnose contemporaine. Ils font des de ces citations les parfaits quandidats aux textes fondateurs de l’histoire de l’autohypnose et de l’hypnose.
Alors, peut-être que nos amis stoïciens étaient, d’une manière involontaire, les précurseurs méconnus de cette méthode fascinante qui nous permet d’explorer les profondeurs de notre esprit et de cultiver une transformation intérieure.
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